Bonjour,
Après quelques jours de réflexion, je peux vous soumettre mon rapport concernant cette sortie. Je voudrais commencer par saluer mes compagnons d’armes au sein de la 7th Company (Jiem, Ablette, Lenormand).
Lors de mon arrivé à Hougoumont, j’étais un peu inquiet par les réception que ces français et belges allaient recevoir de la part des autres unités britannique. Inutile de m’inquiète finalement car tous les groupes étaient à la fois surpris et ravis d’avoir des francophones enfin en habit rouge. Comme m’a dit un soldat du 9th (East Norfolk) Foot : « It’s about time ! » (« Il en ai temps ! »)
La rigueur du camp britannique ne m’a pas trop choqué, j’ai l’habitude de voir tous les affaires modernes en pleine vue lorsqu’ils sont en Europe (ben quoi ? Il ne font que copier l’exigence requise par les camps français) et j’ai tenté de préparer la 7th Company du mieux possible. Cependant, il est à noter que notre tente d’escouade était assez correcte…sauf que nos confrères de la Light Company avaient décidé d’installer leur intendance chez nous. Ma foi, je suis quand même heureux de faire apprendre que les soldats de la 7th Company ont évités la tentation de se servir des butagaz et autres sans pour autant ennuyer les Lights.
Le samedi matin, l’EM Britannique décida d’organiser un entraînement de toute notre brigade. Sympa comme idée mais le problème était que les Buffs étaient soit des nouvelles recrues (Light Company) soit des francophones (7th Company) et bien que notre officier tenta de nous libérer de cet exercice, la volonté de notre commandant l’a emporté. Heureusement que nous avons eu le temps d’exécuter un topo très rapide du maniement britannique.
Comme d’habitude, l’organisation des Alliés côté militaire reste sans pareille. Tout le monde connaissait sa brigade, sa division ainsi que leurs chefs et les officiers d’EM et cela des semaines voir des mois avant l’événement. Les officiers et sous-officiers furent distribués parmi les bataillons et les sections étaient organisées selon le nombre de file et pas par groupe. Les Buffs étaient suffisamment nombreux pour pouvoir former une section (la 3eme) à eux seuls tant dis que le 2nd & 23rd Foot formaient la 2eme section, le 44th & 9th Foot la 4eme et le 1er régiment des gardes à pied constitué notre première section. Les 1er et 2eme sections formaient la première division alors que nous appartenons à la seconde division et le drapeau sélectionné pour notre bataillon cette année était le drapeau du Roi du 44th.
Après un premier entraînement, qui aurait pu être mieux si notre commandant nous avait laissé le temps pour se préparer, nous étions convié à participer à la parade réglementaire britannique en honneur de tous les combattants tombés autour de Hougoumont le 18 juin 1815. Je me suis dit que cela aurait bien ouverts les yeux de mes compatriotes quand à ce qu’il se passe pour une « parade » sous leurs habits bleus. Rigueur, discipline, silence dans les rangs, buste en avant, regarde fixe…Vraiment impressionnant mais peut-être un peu long, mais c’est bien cela le service militaire.
Pour ce qui est de la bataille de Plancenoit, je tiens un bon souvenir de la marche de la 7th Company de la Ferme du Roi jusqu’à Plancenoit ou nous avons passé devant toute l’infanterie française au rassemblement. Les petits hurlements amicaux étaient reçus de la manière la plus digne d’un soldat de SM Britannique et le Private Teller, levant son doigt d’honneur, proclama : « On va tous vous nicker ! »
La bataille elle-même était assez standard, avec de très belles salves de la part des français. Hélas, je trouve que le dernier champ étaient un peu poussé pour les participants (un jeune tambour est tombé dans les pommes juste derrière moi) et puis notre commandant de brigade à était particulièrement chiant envers la 7th Company et j’en profite de remercier Jim pour avoir intervenue plusieurs fois pour régler les choses sur ce niveau. Encore plus guignol fût la prestation d’un groupe de grenadiers de la garde très connu qui, lorsqu’ils étaient pris par les flancs et chargé par le front ont décidé de rester sur place au lieu de battre en déroute et puis, incroyablement, de présenter les armes et de nous chanter une chansonnette….Franchement, je me demande encore pourquoi.
Le lendemain, nous étions déployés sur le mur Est de Hougoumont alors
que l’élite de l’armée britannique reconstituée (68th, 33rd et Coldstream Guards) devait tenir la porte principale. Nous savions également que la batterie unie alliée se tenait sur l’extrémité du champ de bataille avec notre cavalerie (12th & 15th Light Dragoons, Hussards du Brunswick ainsi que le 1st Dragoons). Finalement, le bataillon des Highlands couverait notre flanc gauche et nos alliés néerlandais tenaient notre flanc droit.
La bataille démarre…La 7th Company prit le temps de bien observer les mouvements de l’armée française déployée devant la ferme et c’est avec une acclamation de toute la garnison que le 95th Rifles et les chasseurs néerlandais partirent à la rencontre des premières lignes. Le canon tonna et le craquement distinctive de la carabine Baker s’ajouta à ce concert impressionnant de notre artillerie, qui à réduit en silence l’artillerie française dés les premières salves. C’est alors que le 95th revient en courrant dans notre portail de la ferme et pris position…Les français arrivaient.
L’attaque de notre mur était intense et, si je peux dire, dangereux par moment. L’énorme mêlée de rugby autour du portable avait quasiment engloutit tous les soldats de notre bataillon sauf les 1er gardes ainsi que les Buffs, qui tentaient tant bien que mal de retenir les quelques français qui osa prendre ce chemin pour entrer dans notre ferme. Quelques fantassins français arriva à passer nos défenses et fût massacré mais le combat autour du portail commença à tourner à l’avantage des agresseurs. Avec le sergent de la première section, je regardais autour de moi pour trouver des renforts pour jeter dans la mêlée. Mon officier passe par là à ce moment et je lui fais un rapport rapide de la situation : « Sir, nous avons besoin d’hommes. Où est le 68th ? »
Il regarda les combats devant lui et m’informa que l’action à la porte principale était déjà très engagée, qu’aucun détachement pouvait venir nous aider et que le 88th avait abandonné sa position initiale sur le mur à l’ouest, obligeant les gardiens de la porte d’être aussi tendu que nous au niveau personnel. Tout semblait critique pour notre portail. C’est alors que j’ai vu arriver la Landwehr prussienne via la porte nord de la ferme. Une vingtaine de soldats frais et motivés, je le savais. Mon officier me les montre du doigt : « Sergeant, prenez ces hommes et balayez-moi ces grenouilles en dehors de notre ferme ! »
Je me lance vers le détachement mais l’officier commandant ne parlait ni anglais, ni français et ni le néerlandais. En me rappelant des quelques mots d’allemand que j’ai appris à l’école, je lui indique le portail et hurle : « Vorwaerts ! Vorwaerts ! » Celui-ci compris l’urgence de la situation et lança ses hommes dans le mêlée et les français avaient étaient arrêtés. Notre situation était toujours précaire lorsque les Buffs hurla un grand « Huzza ! ». Je demanda pourquoi ils criaient tant et le Private Ablette montra du doigt une masse d’uniforme bleu arrivant sur notre flanc…C’était nos braves alliés néerlandais ! Ils lancèrent une salve sur le flanc de nos assaillants et avec un « Voor Koenig en Vaderland ! Oranje boven ! » se jeta sur eux et les mettre dans la déroute la plus totale possible.
Les français en retrait, nous sommes sorti de notre forteresse et les avons poursuives sur toute la longueur du terrain…et le fameux groupe de grenadiers à pied nous à encore fait le même coup en présentant les armes et pousser la chansonnette. Cette fois notre commandant de brigade, qui était à côté de moi à ce moment résuma toutes nos pensées dans un seul mot : « Prats. »
La « parade » à la Butte du Lion était, je pense, le moment le plus pénible pour tout le monde. Personne ne voulait faire cette parade et les réactions de certains soldats et officiers, par un souci de pudeur publique, ne pourront être publié dans ce rapport. Franchement, c’était ZE point bas de cette sortie et cela est une première pour moi à Plançenoit.
En conclusion, je suis content d’avoir participer à la sortie mais cela reste sur les 4 dernières éditions que j’ai participé, la moins satisfaisante en terme de programme (deux batailles…c’est trop et puis la « parades ») et puis les anglais semblent toujours se lâcher de leur rigueur habituelle lorsqu’ils viennent sur le continent. Néantmoins, je suis content d’avoir revu et rencontré des personnes sur les deux camps, ce qui est déjà pas mal.
Je tiens à remercier les soldats de la 7th Company, qui ont reçu pleins de compliments de la part des autres groupes britanniques concernant leur discipline, leur maniments et manouvres. Félécitations également au 248e Détachement de Marche (composé sur cette sortie du 10e Léger, 1er de Ligne et le 21e de Ligne) pour leur belle prestation sur le camp ainsi que sur le terrain.
Amicalement,
Marc